Samedi dernier 8 octobre 2016 vers 10 heures, sur le cours Foch, un diffuseur de l'Humanité Dimanche de l'association "Les Amis de l'Humanité d'Aubagne" a été mis en demeure par la police municipale d'Aubagne d'arrêter son action militante. L'assimilant à un marchand, les agents ont demandé au militant son numéro d'inscription au registre du commerce (ou K bis), le menaçant de lui faire payer une redevance. Voyant qu'il ne bougeait pas, ils  lui ont dit qu'ils reviendraient dimanche prochain.  Ils l'ont même menacé de l'accompagner au poste !

Pour être complet, le même samedi, les agents de la police municipale ont également fait de l'intimidation contre des militants trotskystes  qui diffusaient leurs journaux.

Le lendemain dimanche 9 octobre à la même heure, cent personnes au moins de tous horizons entouraient les vendeurs de l'Humanité Dimanche qui continuaient leur diffusion comme ils le font depuis une dizaine d'année. La police municipale ne s'est pas approchée et les exemplaires de l'Humanité sont partis comme de petits pains.

Il existe une loi n° 47-585  du 2 avril 1947 (ou loi BICHET) dont l'article 1 stipule " La diffusion de la presse imprimée est libre". Cette diffusion publique de la presse d'opinion, et notamment de l'Humanité, a toujours fait partie du paysage des marchés de notre pays au moins depuis la Libération. Le jeune Jacques CHIRAC l'a lui-même pratiquée dans les années 50 avant de prendre une orientation politique différente.

Est-ce un excès de zéle de la police municipale aubagnaise ? Peut-être. Mais, le contexte national  actuel avec la condamnation à des peines de prison de syndicalistes, le contexte local où l'action des bénévoles caritatifs est génée, tout cela incite certains agents à prendre des libertés avec la loi qu'ils n'auraient pas prises auparavant, ici ou ailleurs. Tout cela sera comptabilisé dans le passif du quinquennat Hollande et de la municipalité GAZAY. 

Nous, citoyens, nous nous battrons pour que force reste à la loi à Aubagne. Il est très important que la presse d'opinion, déjà défavorisée par rapport à la presse d'argent, puisse être diffusée au moins au plan local. Au plan national, nous connaissons une situation scandaleuse où la collaboration est intense entre les journalistes des magnats de la finance (Bolloré, Drahi, Dassault et consorts) et malheureusement les journalistes vedettes de ce qui reste du service public. Ils en sont même devenus interchangeables et occupent la plus grande partie de l'espace médiatique !

La mobilisation citoyenne du dimanche 9 octobre et la vigilance de tous les démocrates aubagnais sont les meilleurs remparts contre l'arbitraire au plan local. Nous espérons que la formation juridique nécessaire soit donnée aux nouveaux policiers municipaux et que d'autres bavures soient ainsi évitées. Se faire une opinion sans entrave par la lecture et le débat est une liberté fondamentale pour tous.

Les manifestants du 9 octobre l'ont bien compris et se sont honorés à témoigner de leur attachement à ces valeurs. Merci à eux !

Télécharger l'article de la Marseillaise du mardi 11 octobre.