La triste nouvelle de la disparition de Charles BIANCHERI nous est parvenue samedi 11 août 2018 en fin de journée. 

Charles faisait partie de ces communistes qui ont consacré leur vie à la défense des libertés, avant tout, libertés collectives, libertés individuelles, libertés des peuples à disposer d’eux-mêmes.

C’est un personnage que l’on ne peut oublier, en ces temps de luttes sociales pour la défense des conquêtes sociales, Charles faisait partie de ceux qui y ont contribué.

Charles était né en 1925 à Marseille, de parents immigrés originaires d’Airole, village moyenâgeux des Alpes italiennes du Sud. Son père subit une féroce répression, il est puni de bannissement et expulsé. Sa mère rejoint ensuite son père. Leur vie est totalement bouleversée et ils choisissent de se fixer à Marseille. Charles n’a que 7 ans quand sa maman meurt des suites d’une longue maladie. Il a 8 ans quand son père est victime d’un grave accident de la circulation qui le rend infirme. C’est donc une enfance difficile que Charles connait. Il restera très attaché à son père.

Dès 1936, Charles est sensible aux luttes antifascistes, il connait le Front populaire et s'y intéresse.

En octobre 1938, il rentre à l’école pratique d’industrie de Marseille comme apprenti cordonnier. Il participe avec les jeunesses communistes de l’école aux manifestations contre les revendications territoriales de l’Italie fasciste.

En juin 1940, il ne se résout pas à la débâcle, il entre dans un groupe de résistance «les Jeunes français insoumis ». Au sein de ce groupe, il participe à l’organisation de manifestations patriotiques. En mars 41, lors de la première grande manifestation organisée à Marseille contre la collaboration et son cortège de répressions, Charles sera arrêté puis relâché.

Il réussit son CAP mais au moment de retirer son diplôme, il apprend que la police l’attend à l’école pour l’arrêter. Il ne se présentera pas pour retirer le document. Le CAP lui sera décerné 52 ans plus tard.

A la sortie de l’école, il entame sa vie professionnelle. Il poursuit avec les FTPF sa participation à la résistance, il adhère en 1944 à la CGT clandestine. Il participe aux combats de la libération et obtiendra la médaille commémorative 39-45. A la Libération, il tente par 3 fois, en vain, de s’engager dans l’armée pour continuer la lutte jusqu’à l’écrasement du Nazisme. Il se tourne alors dans l’action politique et syndicale et à 20 ans il est secrétaire de section du PCF.

En 1946, il devient ajusteur, il exerce ce métier pendant 36 ans.

Marié, père de 2 enfants, il deviendra, en 1961 le secrétaire du syndicat CGT des métaux de Marseille et en 1974, secrétaire général de l’UL CGT de la vallée de l’Huveaune.

A la retraite, il poursuit son activité au MNLE(1), à la Mutuelle des travailleurs, à l’ANACR(2). Il ne manquera jamais de rappeler l’esprit de résistance dans l’opinion.

Dans sa section d’Aubagne, il donne à voir et à comprendre le sens de son engagement de toujours.

Tout ceux qui l'ont connu se souviennent de ses interventions pour faire connaître la Résistance dans les établissements du secondaire.

Au sein du bureau de l’amicale des vétérans, il entretenait de très bonnes relations, même si depuis quelques années il ne pouvait plus y participer.

Les vétérans gardent de Charles le souvenir d’un communiste attaché à son Parti et à sa raison d’être pour l’Humain d’abord.

La Fédération des BdR du PCF, l’amicale des vétérans, la section d’Aubagne, très touchés par le décès de Charles, présentent à Andrée son épouse et à sa famille leurs condoléances attristées et les assurent de leur fraternel soutien.

Les obsèques de Charles se dérouleront le vendredi 17 août. 

Lever du corps à 8h30 à l'hôpital d'Aubagne, hommage à 9h15 au funérarium du cimetière St Pierre à Marseille puis rendez-vous à 10h au crématorium du même cimetière.

Soyons nombreux pour le dernier hommage à notre camarade!

Ni fleurs ni couronnes.

1) MNLE :  Mouvement national pour l'envirmnement

2) ANCR : Association nationale des combattants de la Résistance