Le 16 décembre 2016, l'Agence régionale de santé (ARS) renouvelait l'autorisation de cette activité pour cinq ans mais début 2017, elle a annoncé son intention de transformer le service de réanimation en unité de soins continus pour transférer son activité à la clinique privée La Casamance en raison des groupements hospitaliers de territoires.

La décision a suscité beaucoup d'incompréhension tant les besoins sont grands en la matière. En effet, depuis la fermeture du service réanimation de La Ciotat, l'hôpital public d'Aubagne est le premier établissement de recours en réanimation lorsque les services de Toulon sont saturés. Les 12 lits de ce service affichent un taux de remplissage de 93% pour un bassin de population de 145 à 230 000 habitants.

En 2016 le Samu 83, hors bassin, a proposé 66 patients, 18 ont été refusés faute de place.

Par ailleurs, lors de la certification réalisée en 2016 par la Haute autorité de santé, le centre hospitalier public d'Aubagne obtient un B et la clinique privée un C. Il obtient même un A pour la lutte contre les infections nosocomiales tandis que la clinique est notée d’un C.

Habitants, médecins et agents de l'hôpital, et élus du territoire se mobilisent depuis plusieurs mois pour que l'ARS revienne sur son projet

  • Un collectif de défense s'est constitué.Une intersyndicale, représentant les agents hospitaliers, a été reçue par l'ARS.
  • Les médecins du service, réunis en groupe de travail, ont réalisé une étude sur les conséquences de ce transfert qu'ils ont remise à l'ARS. Cette étude relève les impacts sur les autres services, la diminution de l'offre de soins et la qualité de prise en charge des patients. Elle alerte aussi sur les conséquences financières de la décision de l'ARS, si elle était confirmée. En effet, l'hôpital public d'Aubagne, comme l'ensemble des hôpitaux publics, souffre de restrictions budgétaires rendant difficile l'exercice de ses missions et occasionnant le déficit. Le transfert de la réanimation vers la clinique privée ne manquera pas de priver l'hôpital public d'Aubagne d'1,5 à 2 millions d'euros et d'aggraver encore son déficit. Les élus du territoire se sont majoritairement prononcés contre ce projet de transfert.

Force est de constater que la décision de l'ARS, parce qu'elle n'est ni conforme aux besoins des populations du territoire, ni économiquement pertinente pour l'hôpital public rassemble contre elle une majorité au-delà des divergences politiques.

Ces choix, assumés par l’ARS, sont faits au nom du gouvernement. Ils ont des conséquences graves sur la qualité de vie et l’équilibre du territoire tout entier. D’autre part, l’affaiblissement de l’hôpital public au profit du privé n’est pas défendable. Nous avons besoin d’un outil public performant et tendant vers l’excellence pour tous.

C'est pourquoi, Madame la Ministre, je vous saurais gré d'intervenir pour que le service de réanimation soit maintenu à l'hôpital public d'Aubagne et vous remercie de me tenir informé des initiatives que vous prendrez.

Dans cette attente, je vous prie de croire , Madame la Ministre, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs. Signé Pierre DHARREVILLE.

 

Cette lettre du député communiste des BdR a été expédiée le 21 septembre 2017 à Agnès BUZYN. Elle s'ajoute aux milliers de pétitions de l'Intersyndicale de l'hôpital Edmond GARCIN et aux diverses interventions ou actions dont nous avons parlés précédemment sur notre site.

Puisse la mobilisation conduite par le collectif de défense pour sauver  l'hôpital public grandir encore jusqu' à ce que la raison l'emporte dans ce dossier !

L'administrateur.