Il rêvait d’épanouissement humain dans une Société qu’il construirait et qui le ferait progresser.

Nous estimions ce camarade fraternel, cet ami modeste, oui, modeste, porteur de réflexions, d’actions et de conseils fondés sur sa vaste expérience.

Nous savions son engagement total et courageux pour ses idées, pour les espoirs qu’il nous faisait partager.

Nous avons tous rencontré le militant de toujours révolté par la situation que le Capitalisme, le Libéralisme, les forces de l’argent (qu’importe le terme) imposent à notre peuple, parfois plongé dans la désespérance, l’abandon et des dérives plus dangereuses.

Charles, certes, était déçu, révolté mais pas abattu. Il croyait toujours en notre capacité à résister, à relever la tête, à comprendre, à rassembler, voire à engager des actions qui inverseraient cette évolution mortifère.

Ce fût la conviction de toute sa vie. Nombre d’entre nous peuvent, ici, en témoigner..

Personnellement, j’ai fait la connaissance de Charles et Andrée lorsqu’ils ont pu construire leur havre de paix sur le terrain qui leur appartenait aux Arnauds. C’était l’époque où Edmond GARCIN gagnait face à l’Etat la bataille permettant d’établir un premier Plan d’Urbanisme qui marquait pour les élus la volonté de maîtrise communale pour un développement et des aménagements équilibrés.

Nous sommes devenus voisins, adhérents à la même cellule du PCF. Charles en était le secrétaire et donc naturellement son animateur ! Pendant des années, les réunions se tenaient chez quelques-uns d’entre nous : actions militantes, échanges fructueux, instructifs souvent éclairés par l’expérience de Charles, devenu un véritable pédagogue.

L’âge, les pépins de santé, les disparitions ont eu peu à peu raison de nos forces mais pas de nos valeurs fondamentales.

C’est dans ces rencontres fraternelles que par touches successives il m’a montré combien, sans aucune vanité, il s’était impliqué dans tout ce qui pousse vers le Progrès : le PCF, le syndicalisme CGT, le MNLE, l’ANACR, la vie culturelle, le Sport et les loisirs. Il aimait raconter sa vie professionnelle aux moteurs BAUDOIN, base où se forgeaient ses idées, qui se concrétisaient en actions.

BAUDOIN ! Le passé industriel de la Vallée de l’Huveaune rongée aujourd’hui par la Spéculation et la privatisation des espaces.

Combien il était enrichissant à chaque rencontre de côtoyer celui qui n’a jamais trahi, qui a surmonté tous les ostracismes sans jamais baisser la tête.

Un Homme libre qui défendait les Libertés.

Les libertés ! Elles sous-tendent toutes les pages de la vie de Charles : enfance difficile, jeunesse résistante, luttes clandestines, combats de Libération, vie communiste, action syndicale, démarche patriotique.

Toutes ces pages emmènent naturellement à la transmission dans l’échange, à l’échange de l’Histoire vraie face aux falsifications et à la désinformation.

Andrée, Josette et Jean Pierre et tous les vôtres, vous avez partagé, soutenu cet engagement d’une vie !

Quand nous remercions Charles, nous vous remercions également d’avoir permis de vous exprimer notre respect, notre affection, notre peine.

Et vous affirmer que la flamme ne s’éteindra pas.

Mais laissons parler Charles qui lance un appel à la fin de son livre :

«  Puisque tout le monde fait l’Histoire, tout le monde devrait s’intéresser à l’étude du passé.

Cela me paraît indispensable pour connaître l’ensemble des événements dans leur intégralité et leur contexte pour bien comprendre l’évolution de la Société.

Je considère cette démarche comme nécessaire afin que chacun de vous soit en mesure de jouer pleinement son rôle de Citoyen »

Merci Charles pour ta leçon !

Notes:

ANACR : Association nationale des anciens combattants de la Résistance

MNLE : Mouvement national de lutte pour l'environnement