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Intervention sur les transports en PACA...
Extraits de l'intervention de Jean-Marc Coppola, tête de liste du Front de Gauche pour les régionales 2010 dans la Région PACA lors du Meeting de lancement de la campagne du Front de Gauche le 19 janvier à Marseille, sur les transports dans notre région.
"On assiste depuis quelques mois à l’exaspération grandissante des usagers des TER, dans notre région où les retards, suppressions de trains et déconvenues techniques, sont quotidiens. Cette exaspération je la partage et, je suis bien placé pour vous dire qu’elle affecte et met même mal à l’aise les cheminots qui se passeraient bien d’une telle publicité.
Je le répète, ces perturbations me mettent en colère, car je connais la conscience professionnelle des cheminots et leur attachement au Service Public. Et cette colère monte encore plus quand j’entends les mensonges de Monsieur Mariani qui tente de mettre sur le dos de la Région les carences d’un service public national, qu’il a lui-même accentuées en votant, en tant que député, toutes les coupes budgétaires et suppressions de poste de cheminots (-22 000 à l’échelle nationale en cinq ans). Sur notre seule Région, c’est 1 poste de cheminot sur 3 qui est passé à la trappe depuis 2002, l’année d’arrivée de la droite au gouvernement.
Certes, on voit bien le candidat de l’UMP s’agiter dans une sorte de visite accélérée pour connaître en quelques jours la Région, les dossiers phares et les préoccupations des habitants… Mais quand il enfile le costume de soutien des usagers qui galèrent…on dirait un pompier pyromane…
…car depuis quand, la droite s’intéressent aux transports publics ?
Remettons les choses au clair : 250 TER circulaient chaque jour sous Gaudin, aujourd’hui ce sont 720 TER quotidiens grâce à la volonté politique de la gauche, des communistes et de leur vice-président aux transports Gérard Piel, tête de liste du Front de gauche dans les Alpes-Maritimes. C’est donc bien la direction de la SNCF, télécommandée par le gouvernement, qui accentue la dégradation de la qualité du service public ferroviaire.
Et s’il y avait un lien entre cette situation et l’ouverture des TER à la concurrence souhaitée par la droite ? N’est ce pas le même scénario qui a été à l’œuvre pour préparer les usagers avant la privatisation de la Poste ? De la même manière, qui remet 300 000 camions sur les routes de la Région en fermant les gares fret de Miramas et d’Avignon ? C’est encore une fois le gouvernement UMP, Sarkozy en tête et Mariani en VRP de sa politique dans la Région
Il est donc indispensable que la Région aille plus loin dans sa politique des transports en amplifiant la réouverture de lignes, l’augmentation des infrastructures, pour faire circuler encore plus de trains. Il est d’ailleurs scandaleux, qu’avec le Grenelle de l’environnement, le dernier rapport de la Cour des comptes puisse mentionner, je cite : « Mieux vaut un car plein, qu’un train aux trois quarts vide ». J’invite la même Cour des Comptes à faire un rapport sur le coût de la voiture en France, qui avoisine les 200 Milliards d’euros par an, si on compte l’achat, l’entretien, le coût des routes, l’administration de la circulation, les accidents, la pollution et le réchauffement climatique. De quoi avoir un beau réseau ferré !
Je vous le dis, mes amis, un saut civilisationnel est nécessaire et il doit s’appuyer sur des choix économiques, sociaux et environnementaux qui rompent avec les orientations du gouvernement. Voilà pourquoi le Front de gauche propose la gratuité des TER dans toute la région. Cette mesure répond à l’urgence d’une augmentation du pouvoir d’achat, d’une plus juste répartition des richesses, d’une haute qualité de vie et, bien sûr, à l’urgence climatique et écologique. Je sais que cette proposition fait débat, mais c’est le but, car la gratuité répond aussi à l’exigence d’une réappropriation citoyenne des services publics que sont les transports. Elle permet de se poser la question des mesures concrètes à proposer pour dépasser le capitalisme, pour ne plus renoncer, pour relever la tête afin d’exiger une juste répartition des richesses. Car, comme c’est le cas pour l’Education nationale et la Sécurité sociale, cette gratuité nécessite des financements.
Là aussi, nous innovons en proposant le doublement du versement transport pour les entreprises de plus de 9 salariés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans notre Région. Nous proposons une contribution des grandes surfaces commerciales et des promoteurs immobiliers, l’utilisation d’une partie de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), et enfin la régionalisation des recettes des amendes des radars.
Toujours dans le domaine des transports, je propose d’installer un Conseil décisionnel Région-SNCF-RFF-Syndicats-Associations d’usagers, pour gérer le bonus/malus avec des pénalités dynamiques allant à l’emploi, au matériel et aux infrastructures. Concrètement, si je prends le malus appliqué à la SNCF en 2009, c’est une enveloppe de 12 M€ qui serait affectée directement à la qualité service. Je propose également qu’un bonus / malus soit appliqué à Réseau Ferré de France qui est propriétaire des voies, percepteur abusif des péages et parfois responsable de retards et suppressions de trains
Mais pour la réussite de ce projet, nous devons exiger de l’Etat des investissements plus importants et un engagement plus fort de la SNCF.
Concernant les marchandises, là, le Front de gauche veut marquer la rupture avec la politique inconséquente du gouvernement qui dit lutter contre les gaz à effet de serre et met plus de 2 millions de poids-lourds supplémentaires sur les routes. En favorisant les ports, le rail, et les voies navigables, nous pouvons interdire le transit des camions dans notre Région, ce serait bien plus efficace que de limiter la vitesse des autos en été, comme le fait chaque année le Préfet. C’est réalisable par un véritable plan de transport des marchandises quand on sait que les autoroutes de la mer n’absorbent que 5 % du trafic fret par exemple entre le Maroc et Marseille via l’Espagne."
Jean-Marc Coppola, tête de liste du Front de gauche aux élections régionales du mars 2010.