Née le 13 janvier 1916 à Marseille dans une famille corse originaire de Sisco et récemment immigrée sur le continent, les LORENZI, elle réussit sans difficultés au certificat d’études primaires dans sa neuvième année, ce qui était assez exceptionnel.

Antoinette épouse au début de la seconde guerre Marcel ROZE, né en 1918 à Vesoul, travaillant comme mécanicien à Marseille.

La seconde guerre arrive et les ROZE résistent à leur niveau à l’occupation allemande à Marseille.

Marcel avait acquis une spécialité, le sabotage des camions de l’occupant en mettant une ou plusieurs allumettes dans les carburateurs pendant la révision.

Les véhicules partaient normalement du garage mais au bout de quelques dizaines de kilomètres ils tombaient en panne et s’immobilisaient. Les occupants finirent par faire le rapprochement et vinrent chercher le mécanicien du garage. Mais par chance, il était absent.

Renseignés de la menace par un apprenti du garage, le couple et leur bébé décident de partir et se mettre à l’abri à Vesoul pour éviter d’être interpellés par les occupants.

Ils repartiront de leur lieu d’exil lorsqu’ ils verront les troupes d’occupation refluer devant l’avance des troupes alliées et les coups portés par la Résistance.

Revenus à Marseille, ils participent à l’effort de reconstruction de l’après-guerre. Marcel ROZE est embauché par les Messageries Maritimes comme maître graisseur et il est affecté plus particulièrement sur les bateaux( blancs ) desservant les lignes de l’Asie du Sud-Est.

Quant à Antoinette, elle a fort à faire avec l’éducation de ses trois enfants (après Annie née en 1942, naissent Régine en 1949 et Jean Jacques en 1950) dont elle assume l’éducation souvent toute seule compte tenu des déplacements de son mari.

Le maigre temps libre que lui laissaient ses enfants, son engagement au PCF et à la CGT, elle le consacre à des petits boulots de secrétariat et à lire car elle était une grande lectrice et en partie à écrire des poèmes.

En 1956, la famille quitte définitivement Marseille et s’installe à Aubagne.

Plus tard, les enfants étant plus grands, et s’étant séparé de son mari à la fin des années soixante, Antoinette travaille comme secrétaire médicale à partir de 1970 successivement chez des médecins spécialistes d’Aubagne( Dr BONO ORL et Dr PAOLI pédiatre) jusqu’à sa retraite à la fin 1978.

Elle s’engage avec Jean COCHARD, le couple DALMASSO et Antoinette ALCIDE à construire le syndicat des Retraités CGT d’Aubagne.

Elle fait avec ses camarades plusieurs déplacements à Paris (Cf la photo de groupe à la fin de cet article où on la reconnaît avec les époux DALMASSO et Jean COCHARD).

Aidée par ses qualités de rédactrice, elle assure tous les jeudis matin des permanences syndicales à la Bourse du Travail CGT.

Elle fait partie des camarades du syndicat CGT des retraités qui se rendant compte que les adhérents n’avaient pas de mutuelle font appel à l’AG 2 R pour leur permettre une meilleure couverture sociale.

Adhérente depuis toujours du Parti Communiste Français, elle participe à toutes les campagnes électorales qui voient les victoires aux municipales et à la députation de ses camarades Edmond GARCIN et Jean TARDITO sur Aubagne.

Ces élus lui portent une grande estime et une sincère affection.

A partir de 2002, son état de santé la contraint à limiter au maximum ses déplacements et de 2004 à 2010 elle est pratiquement immobilisée à domicile tout en conservant toutes ses facultés intellectuelles. Elle continue par exemple à faire des poésies. Une poésie d’Antoinette, intitulée « Le regret des choses » a été lue à la cérémonie d’adieu à la Fenestrelle.

Le syndicat des Retraités CGT d’Aubagne par la voix d’Antoinette ALCIDE représentant Pierre CHIARA son secrétaire,

La section du Parti Communiste d’Aubagne et Patrick CANDELA, son secrétaire,

Jean TARDITO député-maire honoraire d’Aubagne, représentés par Gérard COSTA membre du comité exécutif,

Daniel FONTAINE Maire d’Aubagne et conseiller général représenté par Josette FONTAINE,

Parents et amis ont présenté leurs sincères condoléances à ses enfants et petits-enfants au crématorium de la Fenestrelle.

L’assistance émue a entendu en guise d’adieux selon les vœux d’Antoinette la chanson immortelle « Ma France » de Jean FERRAT.

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Antoinette au milieu de ses camarades pendant une manifestation de retraités CGT de la fin des années 1980 (4° à partir de la gauche, en jupe bleu clair unie).