SLAM Pour un homme court
D’un sinistre Thiers il est dans la lignée Ce réactionnaire est aujourd’hui Bush bée, La ligne de Cac 40 pour stimulant, Il tient cadenassée la rente des puissants,
Neuilly son épopée, son trip américain, Son shoot lambrissé a l’Elysée pour destin,
L’homme rêve casqué des bottes jusqu’aux dents, Agite, calculé, le spectre du migrant Bardé de conseillers, clone cathodique, Feinte l’ubiquité et court frénétique,
Sur l’écran de fumée de tous ses boniments, Les Français médusés, le regard haletant
Voient des flux d’immigrés, des feux de poubelles, Des damnés sans-papiers, des banlieues rebelles, Des cités éprouvées classées haute-tension Il veut «karchériser» ces lieux de perdition,
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Une nuit, névrosé, qu’osera t-il faire ? Pages de clarté, éteindre Les Lumières, Classe ouvrière, capter la mémoire, Front Populaire effacer de l’histoire.
Mai reste stupéfait, déjà sonne l’heure Doré est le palais de cet usurpateur,
Les ondes ont figé l’espoir sous l’orage, Déjà sous les pavés s’efface la plage, Marianne dans les ruelles vend ses valeurs A quoi rêve-t-elle saisie par ce hâbleur ?
A la sortie des lycées, en faction, les flics Dans l’écume, les noyés, aux portes du fric, Une poignée de nantis pour qui c’est le grand jour, Chacun pour soi, ici, le cul dans le velours
Marianne, Le goût des cerises, oui, tu retrouveras, Liberté, égalité, fraternité, Bannir l’ombre grise, ce jour est un combat.
La Renarde 22 mai 2007
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