FEDI_CorradoNous déplorons le décès de FEDI Corrado (né le 22 mai 1924) ce lundi 29 août 2011 des suites d’une longue et pénible maladie.

Ses obsèques ont eu lieu le mercredi 31 août à 16 heures 30 à la Fenestrelle d’Aubagne en présence d’une foule nombreuse.

Son père Mario FEDI, maître verrier, résistant antifasciste à Livourne ( Italie) avait été condamné à mort par le régime de Mussolini et contraint à l’exil. Il avait traversé les Alpes à pied pour se réfugier en France.

En 1933, quelques années plus tard, c’est par bateau que Luisa, son épouse, et leurs 5 enfants s’échappèrent d’abord à Bastia puis à Marseille pour le rejoindre.

Corrado, second de ses enfants, avait 9 ans lorsqu’ il débarque dans la cité phocéenne pour la première fois. La vie était difficile pour une famille nombreuse, à plus forte raison immigrée, à Marseille à cette époque. D’autant que d’autres frères et sœurs vinrent agrandir encore la famille (en tout 4 sœurs et 8 frères)

Très tôt, Corrado dût se mettre en apprentissage puis au travail et il n’eût ni le temps, ni les moyens de rester longtemps à l’école. Jeune adolescent, il vécut la période du Front Populaire et en avait gardé un souvenir extraordinaire.

La guerre arrive et il se lève contre l’envahisseur nazi. Avec les jeunes courageux de l’époque, il commence à dresser des drapeaux français ou distribuer des tracts à la barbe et au nez des occupants. Il rentre ensuite totalement dans la Résistance et fait partie des forces françaises F.F.I. dans le Var.

Il participe aux durs combats de celles-ci dans la zone de Toulon. Puis avec l’avance des troupes de Delattre et des Goumiers, avec l’appui aérien des alliés, il combat avec courage avec les FFI pour faire sauter le verrou que constituait le château de la Marquise ( Château Forbin ) d’où les nazis retranchés bombardaient la traverse de la Tourette, rendant ainsi difficile l’accès à Marseille. Le château pris, il participe à la Libération de Marseille, sa ville d’accueil.

Notre camarade Corrado avait adhéré à la Libération au PCF. Il avait tout de suite milité à la Jeunesse Communiste.

Après guerre, il travaille dans l’entreprise « Ains frères » avant d’intégrer bien plus tard la Régie des Transports Marseillais quand ce sous traitant disparût. Il était affecté à l’entretien des voies ferrées des tramways : remise en place du pavage, remplacement d’aiguillages et de rails, etc.

il appris notamment à souder les rails, ce qui demande une technicité certaine. L’agrément n’en était donné qu’à quelques ouvriers soigneusement choisis.

Comme traminot, Corrado avait milité simultanément au sein des cellules communistes d’entreprise et à la section syndicale de la Régie des transports marseillais.

Il avait épousé en 1955 Anna BAGGIANI, née à Livourne comme lui et qu’il avait connu lors de vacances au pays. Ils eurent 3 enfants et 6 petits enfants. Il avait été toute sa vie un homme curieux et désireux d’apprendre, devenant un parfait autodidacte. Ses qualités humaines étaient unanimement reconnues. Son refus de l’injustice et son attachement aux valeurs sociales indiscutables. Généreux, il aimait les autres. Il croyait en l’homme et à la possibilité d’un monde meilleur. Il était aussi très sensible à la nature et savait l’apprécier.

En 1967, il quitte St Marcel où il avait appartenu à la cellule locale. Avec d’autres camarades, il y avait participé activement à la diffusion de la presse communiste. Il vint alors s’installer au quartier Valriant à Aubagne.

Il devint un grand père modèle et avait une complicité très grande avec ses petits enfants.

Sur ces vieux jours, notre camarade Corrado, membre de la cellule communiste de Camp Major à Aubagne s’était mis en retrait de la vie publique suite à de très graves problèmes de santé. Il restait néanmoins très informé de la vie politique et sociale.

Nous sommes fiers d’avoir compté dans nos rangs des personnalités de la valeur humaine de Corrado.

La section d’Aubagne du Parti Communiste Français présente ses plus sincères condoléances à son épouse Anna, à ses frères Pierre et Robert dont certains ont ou avaient le même engagement que lui, et à toute sa famille, enfants et petits enfants.