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Conférence de presse du comité de soutien à Jean Luc Mélenchon candidat du Front de Gauche du mardi 24 janvier 2012
Fac-similé de l'article de La Marseillaise du mercredi 25 janvier 2012, page Aubagne- La Ciotat :
Aubagne. Le comité de soutien à J.L. Mélenchon veut occuper l’espace public pour faire entendre ses idées.
« L’humain d’abord, c’est possible »
Le comité de soutien à Jean Luc MELENCHON pour les élections présidentielles a convoqué une conférence de presse, hier, afin de médiatiser les enjeux relatifs au vote en faveur du Front de Gauche.
Car pour la dizaine d’élus et de citoyens réunis au Cercle de l’Harmonie, les médias, en tout cas nationaux, couvrent cette campagne « de façon a faire croire qu’il n’existe que deux ou trois candidats ». Et quand ils abordent les questions de fond, « ils enferment les débats dans cette idée que rien d’autre n’est possible que le capitalisme et l’austérité ».
Or, montrer qu’une autre voie existe, celle de « L’humain d’abord », et qu’elle est parfaitement rationnelle, voilà toute la mission que s’est fixée le groupe de militants.
Ainsi, Jean Tardito veut montrer aux gens qui « ont de la sympathie pour le Front de Gauche mais qui ne sont pas prêts à aller jusqu’aux urnes, qu’à force de faire les moutons, ils finiront tondus par un ennemi qui crée tous les blocages de la société, qui formate les consciences et qui condamne au fatalisme, à l’acceptation et au repli sur soi : le pouvoir financier ». Mais pour l’ex-maire d’Aubagne, « l’ennemi est aussi celui qui trahit les aspirations populaires comme lorsque le PS et l’UMP ont fait passer en force le Traité de Lisbonne contre la voix des urnes »
Défense des entreprises
Côté programme, Bernard Calabuig rappellera que « depuis 30 ans la politique est guidée par les contraintes économiques : on réfléchit à la sphère économique et puis, éventuellement après, on pense au social. Ainsi, pour prendre le seul exemple de l’école, on ne forme plus des citoyens pour leur épanouissement personnel mais de la main d’œuvre pour les besoins des entreprises » déplore le représentant des Communistes Unitaires. « Or, nous, poursuivra-t-il, nous voulons inverser la grille de lecture en plaçant le social avant tout ».
Pour autant, conscients que les chefs d’entreprises ne sont pas tous à condamner, les promoteurs de J.L. Mélenchon veulent aussi convaincre le monde entrepreneurial : pour Alain Tarrini, « chez les patrons, le libéralisme rime avec liberté alors qu’en réalité, il oblige à la contrainte des délocalisations, de la concurrence, de la pression des marchés financiers, etc. » Et de conclure, « en luttant contre la finance toute puissante, c’est nous qui défendons les entreprises ».
Un point de vue partagé par Jean Pierre Maréchal qui rappellera qu’ « en proposant un salaire minimum à 1700 euros, on ne fait pas que secourir le pouvoir d’achat des ménages, on permet également la relance de l’économie par une hausse de la consommation qui représente les 2/3 de la croissance.»
Reconstruction sociale
Et si le comité entend séduire, déçus de la gauche, indécis et chefs d’entreprises, ils espèrent également « chasser » sur les terres des écologistes. Car pour eux, « l’urgence écologique » fait pleinement partie de l’équation libérale qu’ils entendent retourner : « le capitalisme est aujourd’hui le premier pourvoyeur de désastres environnementaux et de dominations sans états d’âmes de la nature », indiquera ainsi Christian Pressutto, « en s’attaquant à ce processus de dé-civilisation, nous replaçons l’écologie au cœur de nos priorités. »
Mais la manière de convaincre, peut-être la plus efficace, reste sûrement la façon dont le Front de Gauche a décidé de mener campagne. Loin de la hiérarchisation politicienne et des messages à sens unique, les militants insistent en effet sur l’ouverture et le contact avec « la base » : « Nous ne voulons pas gagner ces élections pour avoir le pouvoir », en terminera Jean Tardito, « ce que nous voulons, c’est saisir cette élection pour reconstruire une société ».
Dès lors, le comité organise tous les jeudis soirs à 18 heures, une réunion publique au Cercle de l’Harmonie ainsi que des « initiatives citoyennes » ouvertes à tous, sympathisants du Front de Gauche ou non, pour discuter de cette reconstruction par et pour le citoyen.
Frédéric DUTILLEUL