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Compte rendu de l'assemblée citoyenne du Front de Gauche
Date: 20 septembre 2012 Lieu : Cercle de l'Harmonie, Aubagne.
Présent(e)s:
Intervenant : Jean-Pierre MARECHAL , économiste.
A la tribune : KAMEL Yannick (co-secrétaire de la section Parti de Gauche 13 Est.), Jean-Philippe IZQUIERDO, représentant la FASE, COSTA Gérard et Olga TOUITOU, section du PCF.
Dans la salle : une trentaine de personnes de diverses sensibilités, y compris des sans partis. On notait aussi un représentant de la CALME (comité antilibéral de Marseille Est)
Excusé(e)s : Jean TARDITO, député-maire honoraire, CALABUIG Bernard de l’ACU et de la FASE, et F. ACUNZO, Yves VANDRAMME de Ballon Rouge.
Déroulé de la réunion:
Point 1 : Après énoncé des personnalités excusées et un rappel de l’ordre du jour, un participant de la tribune donne lecture de l’appel commun d’une vingtaine d’organisations associatives, politiques et syndicales intitulé :
« Non à l’austérité permanente, refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat en Europe. »
Cette déclaration qui comporte un argumentaire contre le traité appelle à assurer le succès de la manifestation nationale à Paris le 30 septembre à 14 heures. Elle annonce aussi un meeting vendredi 5 octobre au Théâtre TOURSKY (Marseille) à 18 h 30 organisé par le Collectif pour un Audit Citoyen de la dette publique.
Tous les participants sont d’accord pour la pérennisation du Front de Gauche et son élargissement avec une réunion mensuelle au minimum en assemblée générale ( par exemple le 2° jeudi de chaque mois sauf pour octobre).
Point 2: Exposé de Jean Pierre MARECHAL, économiste PCF, sur le TSCG et ses conséquences.
(Les lignes qui suivent ne peuvent que faiblement refléter la richesse de celui-ci et ce résumé n’a donc rien d’exhaustif.)
L’orateur montre la parenté idéologique des auteurs du traité avec les économistes de l’école de Chicago, ultra-libérale qui a inspiré les politiques de Reagan et Thatcher. Seules les missions régaliennes (armée, justice et police) doivent être laissées à l’Etat qui « est le problème » selon eux.
C’est ce libéralisme débridé qui préside depuis les années 1980 à la construction européenne : on le retrouve dans le Traité de Maastricht approuvé de justesse par la France, dans la mise en place de la monnaie unique en Europe, puis dans le projet de constitution européenne repoussé en 2005 par le peuple français et accepté par une coalition PS – UMP au parlement. En Europe, au nom de la concurrence, les services publics sont démolis et vendus progressivement aux capitalistes : toutes les entreprises nationales sont dépecées et les morceaux les plus rentables livrés aux marchés.
Partout les monopoles privés succèdent aux monopoles publics au détriment des travailleurs et des consommateurs. Les entreprises qui amenaient des revenus importants aux Etats quand elles étaient publiques apportent maintenant des dividendes confortables à leurs actionnaires privés. L’investissement et donc l’emploi s’en ressentent. Un chômage massif s’installe en Europe suite aux délocalisations successives et certains pays sont au bord de la faillite. Quant aux consommateurs européens, ils s'apercoivent que la sacro-sainte concurrence qui devait faire baisser les prix est un leurre : les monopoles privés s’entendent entre eux pour fixer les prix au plus haut (gaz, téléphones, etc.)
Pour faire passer leurs intérêts de grands actionnaires devant celui des populations, la démocratie devient gênante pour les promoteurs de cette Europe. C’est pourquoi de larges transferts de souveraineté ont été progressivement mis en place : la nouvelle étape proposée avec ce TSCG voit, en matière de budget, passer les parlements nationaux élus sous la surveillance de la commission européenne non élue. Il ne faudrait pas qu’un pays ait un budget en déficit de plus de 0.5% sinon gare aux gendarmes de la commission ! Il y a des pénalités financières prévues pour les Etats qui ne respectent pas les critères de ce TSCG.
La commission européenne pourra dire (et l’a déjà fait) qu’il faut travailler plus longtemps, que la Sécurité Sociale rembourse trop, que l’Ecole est trop chère, etc.
C’est donc une souveraineté extrêmement limitée que les dirigeants du Capital via la Commission européenne accorderont aux dirigeants des pays qui auront ratifié ce TSCG.
Cerise sur le gâteau : l’article 8 de ce traité instaure la délation entre Etats comme méthode de gouvernance : un Etat peut attirer l’attention de la commission de Justice sur l’Etat voisin et les arrêts de cet organisme sont contraignants.
On peut se demander à quoi serviront à l’avenir nos députés dont les dernières missions étaient de voter le budget de la Nation ! En effet pour le reste, hormis le sociétal, leur travail consistera surtout à transposer les multiples directives édictées par la commission européenne en droit français…
L’absence de démocratie et de pouvoir des élus de la Nation peut amener à une abstention populaire encore plus massive qu’aujourd’hui, voire à des révoltes massives et violentes.
Réactions du public : applaudissements et approbations !
Un intervenant indique que le prix Nobel d’économie Joseph STIGLITZ (qui a fait récemment la une de l’Humanité) a déclaré que ce TSCG va ruiner l’Europe. Un autre montre que la situation des salariés des entreprises privatisées est devenue catastrophique : certains sont même parfois poussés au suicide (Orange, Poste, etc).
Plusieurs intervenants expriment leur déception devant la politique suivie par le P.S. et montrent que l’ultralibéralisme a connu des échecs cinglants, notamment en Afrique et en Amérique du Sud (faillite de l’Argentine dans les années 2000)
Les peuples sud-américains ont maintenant mis en place des solidarités entre eux. Ils réélisent avec des majorités de plus en plus confortables les dirigeants en place (Morales, Chavez, Corréa, Lula, etc.)
De nombreux intervenants indiquent vouloir combattre par tous les moyens, Internet ou de terrain, ce traité. Multiplier les interventions auprès des députés locaux UMP ou PS dont les partis veulent approuver le TSCG.
Un intervenant indique que la métropolisation autoritaire autour de Marseille décidée par le gouvernement Ayrault continue la politique sarkozyste de réduction du pouvoir des élus locaux et d'économies dans le secteur public. Tout cela est une conséquence directe du traité de Bruxelles. Il propose que ce thème soit traité dans une prochaine assemblée.
Elargir le rassemblement à tous ceux qui combattent ce TSCG et les reculs de citoyenneté qu’il implique.
Point 3 : Décisions.
1) Mise en place d’un collectif ouvert comportant un représentant de toutes les organisations et un sans-parti pour préparer les futures assemblées citoyennes.
2) Distribution du tract cité plus haut à l’initiative des partis ou personnes. Samedi ou dimanche sur le marché d’Aubagne ou ailleurs. Diffusion d’argumentaires contre le TSCG. Utiliser Internet et notamment diffuser les PPS concernant le traité comme celui-ci http://youtu.be/h39KHtMRDGg
3) Affichage à l’initiative des organisations pour appeler à manifester à Paris le 30 septembre 2012 contre l’austérité et le traité. Pour le départ collectif en TGV, il faut malheureusement prévoir une centaine d’euros.
Prochaine assemblée citoyenne du Front de Gauche:
Cercle de l’Harmonie, jeudi 18 octobre 2012 à 18 heures 30.
Thème : la métropolisation. Comme intervenant, un élu local sera invité.
Nota: Pour écrire au Front de Gauche, adresser votre courrier sous pli à "Front de Gauche, Cercle de l’Harmonie, 12 cours Beaumond, 13400 Aubagne."